Clôtures et noyades – La vérité déformée aux séances du Conseil

(English follows)

La question de l’accès à la plage publique a été au centre des préoccupations de nombreuses personnes à North Hatley et dans les villages environnants au cours des deux derniers mois (et pour certains, même beaucoup plus longtemps). Deux pétitions demandant la tenue de négociations entre la Société récréative de North Hatley et la ville de North Hatley, ainsi que la plage publique reste accessible 24 heures sur 24, ont reçu quelque 500 signatures, et quelque 120 et 80 citoyens ont assisté aux séances régulières du conseil de mai et juin, la plupart d’entre eux exprimant leur désapprobation eu égard la décision du conseil municipal d’interdire l’accès au lac sur la plage publique en dehors des heures de baignade surveillées.

Lors de la réunion du conseil en mai, le maire a justifié cette décision en ces termes: « Dans le contexte public qui nous interpelle, ce n’est plus possible … les lois ont changé … les assureurs sont attentifs … »

Mais qu’en est-il vraiment de la situation? La loi québécoise prévoit-elle l’obligation de fermer l’accès à la plage? Les assureurs de la ville insistent-ils pour que la plage soit fermée pendant les heures non surveillées? La réponse à ces deux questions est la même: NON. En effet, l’assureur de la ville – la Mutuelle des municipalités du Québec – a répété dans un courriel en date du du 10 mai 2018 ce qu’il avait déjà dit le 1er septembre 2016: Il n’est pas nécessaire de clôturer la plage. [Nous soulignons.]

Pourquoi le maire laisse-t-il croire le contraire aux gens qu’il est censé représenter? Et pourquoi écrit-il que « Les statistiques de noyade au Québec ont connu une hausse exponentielle au cours des dernières années », alors qu’en fait, les chiffres les plus récents (pour 2013 et 2014) montrent qu’ils sont à leur plus bas niveau depuis quelques années (voir « Rapport sur la noyade. 2017. Québec »)? Il semblerait que l’on puisse invoquer n’importe quel argument – vrai ou faux – pour justifier une décision qui est presque universellement impopulaire.

Les choses ont pris une tournure désolante quand nos élus agissent en présumant qu’ils savent mieux que quiconque et sont prêts à induire en erreur ceux qu’ils représentent. Mais alors, la plupart des membres du conseil ne souffrent pas de la fermeture de l’accès à la plage publique, du fait que la plupart d’entre eux ont soit un accès privé au lac soit des piscines dans leur cour arrière. C’est peut-être la raison pour laquelle ils ne semblent pas avoir compris pourquoi leur décision a été si mal reçue. Beaucoup de gens – en particulier les jeunes familles (qui, le maire l’a souvent soutenu, sont une priorité pour le conseil municipal) – déménagent à North Hatley spécifiquement avec l’idée qu’eux et leurs enfants pourront profiter de l’emplacement de la ville sur le beau Lac Massawippi. Malheureusement, une décision arbitraire et inutile du conseil les a privés – et nous a privés tous – de cette possibilité.

 

Le maire n’a cessé de situer la décision du conseil en termes de           « prudence », mais ceux qui souhaitent avoir accès à la plage publique ne sont pas des imprudents, des gens qui prennent des risques inutiles. Ce sont plutôt des adultes responsables, prêts à assumer la responsabilité de leurs actes et de ceux de leurs enfants. Les membres du conseil semblent vouloir se placer dans le rôle de « parents     hélicoptères », un rôle que la population de North Hatley et des villages environnants ne leur a pas demandé d’assumer, et ne veulent pas qu’ils assument.

– Paul St-Pierre

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One thought on “Clôtures et noyades – La vérité déformée aux séances du Conseil”

  1. Encore une fois, merci à Paul St-Pierre de résumer ainsi l’indignation des citoyens présents au dernier conseil municipal. Il est de plus en plus désolant de voir un maire s’obstiner à ne rien dire d’autres que “je vous comprends, je suis désolé mais nous n’avons pas le choix, sécurité oblige” alors que tout le monde a bien compris que c’est faux. Et il le fait devant une assemblée quasi unanime de plus de 50 personne, au milieu de ses 6 conseillers élus et sans voix qui attendent que la séance se terminent. Qu’y a-t-il derrière cette obstination? Une stratégie cachée ou pire, rien d’autre que ce que l’on entend? Il est temps que le dialogue s’installe vraiment dans notre communauté avec ou sans ce conseil d’élus et qu’on trouve collectivement des réponses simples et sensées à des problèmes simples comme celui d’ouvrir la plage selon le désir de leurs commettants.

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