Alerte de moules zébrées, sauvons notre lac! 

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Bleu Massawippi a besoin d’aide immédiatement! 

Bleu Massawippi, anciennement l’Association pour la protection du lac Massawippi, votre chien de garde sur le lac, célèbre cet été son cinquantième anniversaire. Dans la foulée de sa réflexion sur ses réalisations passées, Bleu Massawippi pourrait bien faire face à son plus grand défi à ce jour, la désormais très possible implantation des moules zébrées au lac Massawippi. 

Nous devons agir rapidement et habilement et nous devons surtout nous préparer à maintenir nos efforts à long terme. Nous ne pouvons combattre seul cette menace. 

L’apparition de moules zébrées dans le lac Memphrémagog a été confirmée la semaine dernière. Sans une réaction rapide et concrète, le lac Massawippi pourrait bien être la prochaine victime. 

Qu’est-ce qu’une moule zébrée? 

La moule zébrée est une espèce allochtone envahissante qui se multiplie très rapidement. Une seule moule peut produire jusqu’à un million d’oeufs en une saison. Elles ont des filaments, semblables à des cheveux, qui leur permettent de s’accrocher aux surfaces dures, aussi diversifiées que les quais, les moteurs, les coques de bateaux, les infrastructures urbaines et les moules indigènes. Dans certains lacs, on compte jusqu’à 10,000 moules zébrées au mètre carré, ce qui en soi est un problème, mais au surplus la menace est très préoccupante pour les poissons. 

Chaque moule peut filtrer 1 litre d’eau par jour, privant ainsi les populations indigènes du plancton essentiel à leur survie. 

Bien que les scientifiques constatent que l’eau est beaucoup plus limpide en présence de moules zébrées, ce qui, à première vue, est positif, l’impact négatif est colossal, en ce que la pénétration de la lumière permettra aux plantes aquatiques de se développer plus intensément et plus profondément. Enfin, le lac Massawippi avec son taux de calcium élevé, est vulnérable, plus que tous les autres en région, à une invasion rapide. 

Que fait Bleu Massawippi? 

Depuis maintenant 50 ans, Bleu Massawippi mesure, publie et agit. Nos démarches ont été fondamentales pour améliorer la qualité de l’eau du lac. Il y a 50 ans, la plupart des égouts privés et publics étaient déversés directement au lac ou dans l’un de ses tributaires. Nos interventions, alliées à l’évolution de la politique municipale, ont grandement contribué à l’implantation d’usines de traitement des égouts et à l’application stricte de la règlementation sur les fosses septiques. Nos efforts sur les rives ont permis l’implantation d’une bande végétale filtrante dans le bassin versant immédiat et notre travail constant auprès des producteurs agricoles a déjà fait ses preuves; cette collaboration bien établie avec le monde agricole nous permet de croire que les résultats seront de plus en plus probants à moyen terme. 

Forts de notre expérience, nous devons continuer notre travail alors que s’amorce un combat difficile contre la moule zébrée. 

Le projet nautisme Intelligent, financé en partie par le gouvernement fédéral, nous permet depuis 2 ans de compter sur des ressources et une équipe scientifique compétente et solide. Nos employés peuvent dès à présent entreprendre certaines démarches de recherches et de prévention. Nos premières explorations, très partielles, ne rapportent aucun constat de moules zébrées. Les stations de lavage, instaurées depuis plus de dix ans dans nos municipalités, auront peut-être joué leur rôle pour au moins retarder l’infestation, nous le saurons d’ici quelques mois. à

Ces stations, cependant, ne sont pas ouvertes pendant toute la saison. Nous croyons qu’aucun bateau ne devrait avoir accès au lac sans passer au lavage rigoureux et ce, pendant toute la saison. Nous multiplions les démarches auprès des 5 municipalités riveraines et de la MRC de Memphrémagog pour que tous les accès non surveillés soient fermés immédiatement. 

Nous savons pour l’avoir vérifié que plus de 50% des bateaux actifs sur le lac viennent de l’extérieur, que plus de 10% d’entre eux (environ 500) viennent directement du lac Memphrémagog et qu’ils sont donc à haut risque de transmission de la moule zébrée. Ces bateaux peuvent souvent naviguer sur notre lac sans que des services locaux de lavage ne leur soient offerts. 

Il faut embaucher des responsables au lavage, sérieusement formés, afin de contrôler l’accès des bateaux de la fin d’avril à la fin d’octobre. Le lavage doit se faire à 40C plutôt qu’à l’eau froide et s’étendre à tous les accessoires. Nous devons également maintenir nos patrouilles sur le lac en été pour assurer une surveillance adéquate de la situation et maintenir une sensibilisation active auprès des plaisanciers afin de les responsabiliser collectivement. 

Que pouvez-vous faire? 

Parlez-en. Sensibilisez vos amis, vos voisins, impliquez-vous. 

Nous avons besoin d’un fonds d’urgence de 20,000$ immédiatement. Nous souhaitons de plus générer un fonds de 500,000$ via la Fondation C. Wayne Hall et par l’intermédiaire de la Fondation Massawippi, en faveur de Bleu Massawippi, pour toutes les questions relatives à la moule zébrée. L’investissement est grand mais la menace est pire encore. Notre lac, une fois affecté, pourrait changer dramatiquement et la restauration, si une restauration était possible, coûterait cent fois plus et deviendrait vite hors de portée. L’enjeu véritable est très sérieux. 

Joignez-vous à nous le 11 août pour nos célébrations du cinquantième anniversaire. Participez à la traversée historique du lac, à rame ou à moteur, pour accompagner la célèbre Mylène Paquette qui sera avec nous à cette occasion. Elle a traversé seule l’Atlantique à coup de rames, venez l’accueillir et venez nous supporter. 

Veuillez envoyer vos dons, petits ou gros, à Bleu Massawippi, CP 2703, North Hatley, QC, J0B 2C0 ou en ligne à www.lacmassawippi.ca 

Ensemble nous pouvons sauver le lac ! 

Thomas Pick, Vice-Président, Bleu Massawippi 

Save Our Lake – ZEBRA Mussel Alert

Blue Massawippi needs your immediate help!

Blue Massawippi, formerly The Massawippi Water Protection Society and your “go to” watch dog on the Lake, is celebrating its 50th Anniversary this summer and, in the midst of reflecting on its achievements, faces what may be its greatest challenge to date, the prospective invasion of Zebra Mussels.

We must act quickly and definitively, and we must be prepared to sustain our efforts in perpetuity. We cannot do this alone.

We just found out last week that these dangerous mussels have invaded Lake Memphremagog. Massawippi could, if we fail to act, be next.

What are Zebra Mussels?

Zebra mussels are an aquatic invasive species that multiply rapidly. One mussel can produce up to 1 million eggs in one spawning season. They have hair-like filaments which they use to attach themselves to hard surfaces like docs, pipes, boats, and other mussels. While this is a problem in and of itself, as population densities can reach up to 10,000 mussels per square meter, the main environmental risk would be to the fish population in the lake.

Each mussel can filter up to one liter of water per day in order to digest plankton, the same source of food eaten by fish. 

While scientists believe that the improved water clarity that is a by-product of this filtration might be a short term “plus”, the serious negative is that more sunlight reaches rooted plants, allowing for more plant growth. And in Lake Massawippi,  with its high PH level, the threat of a high rate of propagation is very serious.

What is Blue Massawippi doing?

Just as it has for fifty years, Blue is monitoring, reporting and acting. Our actions have played a key role in improving water quality in the lake, going from raw sewage being dumped into the Tomifobia and Massawippi Rivers, to the development of sewage treatment plants at both ends of the lake, with strict enforcement of lakeside septic systems. Our efforts along the shores of the lake have established vitally important filtration from pollutants, and our ongoing work with the farming community promises to reduce contaminants coming into the lake.

That work continues as we address the zebra mussel threat. Courtesy of the resources that we have obtained from the federal government in our Intelligent Boating program, we have divers active in the lake to observe if the mussels have invaded. To date, the answer is “no,” thanks in good part to the successful public-private boat washing and certification program. There are two boat washing facilities on either end of our lake, but they are only open from June to September. They need to be staffed in the spring and fall, and we ARE lobbying VERY HARD the five municipalities around the lake to ensure that ALL non-monitored boat access points are shut down immediately.

We know for a fact that more than 50% of the boat traffic on the lake is from boats that reside on other lakes, and 10%, or 500 boats, directly from Lake Memphremagog that has Zebra Mussels. Boats from there and other lakes can and do use our lake, without having local staff wash their boats to ensure mussels are not present. We need to hire people to cover off on this washing in the shoulder seasons, from late April through October, and we need to be on the lake throughout the summer to defend our waters. And we want the boats to be washed at 40C, not with cold water.

What can you do?

Tell your friends and neighbours, and get involved.

We need to raise $20,000 immediately, and we must generate $500,000 for the C. Wayne Hall Endowment for Blue Massawippi, held by the Massawippi Foundation, to sustain these efforts. The price is not small, but the alternative is horrific. Our lake could die, and restoring it could cost many millions of dollars. The stakes are immense.

Join us also at our 50th Anniversary Celebration on August 11, as you motor, paddle, or row to Ayer’s Cliff with Mylene Paquette, who will be joining us. She has rowed across the Atlantic single handed… support her and support us.

Please send any donations, large or small, to Blue Massawippi, P.O.B. 2703, North Hatley, QC, J0B 2C0, and check us out online at www.lacmassawippi.ca

Together, we can save our lake!

Thomas Pick, Vice-President, Blue Massawippi 

Non à la solution proposée pour la plage publique de North Hatley

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Il y a beaucoup – au moins six – raisons d’être insatisfaits de l’accès par carte électronique proposé par le maire et les membres du conseil municipal de North Hatley, et par l’administration municipale, comme solution à la question de l’accès à la plage publique. Toutes ces raisons me semblent importantes, mais certaines toucheront plus certains lecteurs.

1. La solution proposée est inutile: si les membres du conseil, le maire et le directeur-général du village prenaient le temps de lire, ou de relire, la décision de la Cour d’appel du Québec dans Joly c. Salaberry-de-Valleyfield, ils comprendraient que garder ouvertes les portes donnant accès à la plage est la meilleure politique qu’ils pourraient adopter. Le paragraphe 40 de la décision se lit comme suit: « […] si faute de la Ville il y a, en ce qu’elle a négligé de faire appliquer le règlement par lequel elle interdit la baignade et a par ailleurs toléré, en toute connaissance de cause, la violation de ce règlement sans prendre les précautions qui auraient assuré la sécurité des personnes qu’elle laissait ainsi contrevenir au règlement, cette faute n’est pas la cause du préjudice subi par l’appelant, dont la témérité constitue un évènement nouveau qui est seul à l’origine de l’ensemble du dommage qu’il a subi. » [Je souligne] D’après cette décision, il semble clair que les personnes qui décident de se baigner, de plonger, etc. à la plage publique en dehors des heures de surveillance doivent assumer la responsabilité de leurs actions, et enlèvent à la municipalité toute responsabilité – si, et seulement si, les portes de la plage restent déverrouillées (voir les points 2 et 5, ci-après).

2. Il y a eu trois avis juridiques différents sur la question des portes, et deux des trois ont conclu non seulement que les portes devaient rester ouvertes, mais que leur fermeture augmenterait la responsabilité de la municipalité. Il est à noter que l’avis obtenu en 2016 par la Société récréative de North Hatley (SRNH) a été rédigé par une spécialiste dans le domaine de la responsabilité civile (ce n’est pas le cas des autres opinions). L’avis fait référence tant à la doctrine établie qu’à la jurisprudence pour faire valoir que les portes n’ont pas besoin d’être fermées et verrouillées – que les portes devraient, en fait, rester ouvertes.

3. Le système d’accès proposé par carte électronique constitue une atteinte aux droits personnels de ceux qui sont obligés de l’utiliser, puisque la municipalité sera en mesure de surveiller les allées et venues des usagers. Comme le maire l’a déclaré publiquement, « (…) si un incident devait survenir lorsque la plage était fermée, la municipalité serait en mesure d’accéder aux données pour voir qui avait ouvert la porte. » (Sherbrooke Record, 26 juillet 2018, page 4) Avoir ouvert la porte, constituerait, semblerait-il, un ‘délit’, et transfèrerait la responsabilité de la municipalité au citoyen concerné. Mais tout simplement la capacité et la volonté de la municipalité de surveiller les usagers de la plage devraient être une source de préoccupation pour nous tous (comme le sont les caméras de surveillance déjà installées à la plage); cela semblerait aller à l’encontre du droit fondamental du respect de la vie privée énoncé à l’article 5 de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec.

4. Le coût aux contribuables de la municipalité du système proposé sera de plusieurs milliers de dollars – pour l’installation seule, et sans inclure les coûts liés aux réparations inévitables, ou à la décision de maintenir l’accessibilité à la plage pendant les mois d’hiver (Sherbrooke Record: “Page a déclaré que les détenteurs d’une carte d’accès pourront maintenant accéder à la propriété toute l’année.”) À ces coûts s’ajouteraient ceux liés à la consultation d’avocats pour la rédaction de l’exonération de responsabilité, les coûts de traduction, et probablement des coûts supplémentaires (tels des poursuites éventuelles contre la municipalité: en rapport avec la Charte des droits et libertés de la personne; ou, pour avoir amené les baigneurs à nager à partir d’autres propriétés – municipales ou autres, dans des conditions souvent plus dangereuses; etc.). Tous ces différents coûts devraient s’ajouter à celui – non encore révélé – d’exploiter la plage à la place de la SRNH. Le secrétaire-trésorier de la municipalité devrait fournir un compte rendu complet de ces coûts lors de la séance du conseil municipal du 6 août, avant d’engager des dépenses supplémentaires. Après tout, la municipalité reprochait à la SRNH de ne pas avoir fourni un compte rendu complet des revenus et des dépenses liés à l’administration de la plage; nous sommes en droit d’en exiger autant de la municipalité elle-même.

5. Une exonération de la responsabilité, même signée, ne dégage pas la municipalité de sa responsabilité en cas de faute lourde de sa part. On peut imaginer le scénario suivant, qui n’est pas tiré par les cheveux.

Au cours de la première semaine d’octobre 2018, un jour où la température dépasse les 20 degrés, un homme (muni d’une carte d’accès) décide de se baigner à la plage publique. Il est seul – les enfants sont à l’école, et les adultes sont au travail; il n’y a personne d’autre à la plage. Il décide de plonger à partir du quai de ciment. Malheureusement, il glisse et se frappe la tête en entrant dans l’eau. Je suis en train de faire une marche sur Chemin du lac et suis témoin de la scène. Ma première réaction est d’aller à la rescousse du plongeur. Mais la porte est verrouillée, et je n’ai pas de carte. À partir du moment que les pompiers sont alertés et arrivent, au moins vingt minutes s’écoulent, et il est trop tard pour lui sauver la vie. Un scénario vraiment horrible, mais malheureusement pas impossible. 

La municipalité pourrait-elle être tenue responsable dans un tel cas? Les conseillers qui ont voté pour l’installation du système d’accès par carte électronique seraient-ils responsables du préjudice causé? La responsabilité serait probablement partagée, d’après Joly, avec la personne qui plonge du quai. Mais la municipalité et ses conseillers pourraient très bien avoir une part de responsabilité, puisque par leurs actions – leurs actions inutiles – ils ont rendu le sauvetage immédiat impossible. La responsabilité de la municipalité et des conseillers n’aurait pas été engagée si les portes avaient simplement été laissées ouvertes – ou, du moins, c’est ce que nous ont dit deux avis juridiques, de même que la Cour d’appel du Québec.

6. La solution que le maire qualifie de ‘gagnante’ pour tout le monde est extrêmement lourde, et résout un ‘problème’ qui ne devrait même pas exister. Selon toutes les explications crédibles, et malgré ce que prétend l’avis juridique obtenu par la municipalité, la clôture à la plage publique n’a pas été érigée pour empêcher les gens de se baigner. Puisque empêcher les personnes d’entrer dans l’eau n’a jamais été la fonction prévue de la clôture, on pourrait maintenant l’enlever sans augmenter la responsabilité de la municipalité. Le droit québécois et les assureurs de la municipalité déclarent qu’aucune clôture n’est requise à une plage publique. 

Une seule de ces raisons aurait dû suffire à amener les membres du conseil et l’administration de la municipalité à écouter les cinq cent personnes qui ont signé les pétitions et la centaine de personnes, ou plus, qui ont assisté aux réunions relatives à notre plage publique. Raison de plus pour que six raisons les convainquent. Malheureusement, selon ce que le maire a dit aux usagers de la plage, la ‘solution’ de la ville est à prendre ou à laisser : soit les usagers acceptent le système de carte électronique, soit ils n’auront pas accès à la plage en dehors des heures de natation supervisée. Encore une fois, les conseillers, le maire et l’administration de la municipalité veulent imposer leur volonté sans aucune consultation formelle de la population! 

Paul St-Pierre

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