Un projet risqué / A risky project

(English follows)

La Tribune, le 2 mars 2019
Article par Denis Dufresne, éditorialiste

L’intention de la municipalité de North Hatley d’aller de l’avant avec un projet immobilier d’envergure en zone inondable « 0-20 ans » apparaît surprenante et risquée en raison des événements météorologiques des dernières années, dont les inondations printanières record du printemps 2017 au Québec. D’autant plus que le consensus scientifique veut que les manifestations climatiques extrêmes ne soient pas près de se résorber sur la planète.

Le maire Michael Page a confirmé à La Tribune qu’à la suite de la levée du moratoire gouvernemental de 2017, qui interdisait la construction en zone inondable dans plus de 200 municipalités québécoises, North Hatley espère obtenir cette fois-ci une approbation de Québec.

Il faut rappeler qu’il y a deux ans le promoteur Richard Laliberté avait fait part de son intention d’ériger un immeuble de 200 unités d’habitation dans la zone inondable « 0-20 ans », où la construction est habituellement interdite. La MRC de Memphrémagog avait élaboré un plan de gestion de la zone inondable, mais le projet avait été contrecarré par le moratoire gouvernemental.

À l’époque, nombre de citoyens et d’experts s’étaient inquiétés de l’impact visuel du projet et des risques d’inondation, alors que plusieurs municipalités de la province étaient aux prises avec des crues catastrophiques qui ont coûté des centaines de millions $ à l’État québécois.

Lors d’une consultation publique tenue en avril 2017, l’organisme Bleu Massawippi avait fait valoir que rien n’autorisait un plan de gestion pour la zone inondable située au coeur du village. Un citoyen, Michael Grayson, avait tenté de démontrer cartes à l’appui que certaines données utilisées dans les calculs étaient erronées.

Le maire Page soutient que le projet tient compte des changements climatiques et comporte des normes sévères pour la construction. Il affirme que les choses ont évolué et « qu’on n’est plus à la même place aujourd’hui ».

Peut-être, mais la réalité des risques liés aux événements météorologiques extrêmes, elle, ne change pas. La multiplication des sécheresses, canicules, incendies de forêt et inondations des dernières années témoigne d’une modification du climat en raison d’une augmentation de la température sur la terre.

En octobre 2018, Blair Feltmate, directeur du centre INTACT sur l’adaptation aux changements climatiques de l’Université de Waterloo, avait déclaré à Radio-Canada qu’« au Canada, les inondations seront la principale manifestation du dérèglement climatique ».

On comprend North Hatley de justifier ce projet par la nécessité d’augmenter ses recettes fiscales, mais a-t-on évalué tous les risques et a-t-on les bonnes données pour mesurer ceux-ci?

La Fédération des municipalités du Québec presse le gouvernement de lancer des négociations en vue d’un nouveau pacte fiscal pour diversifier les sources de revenus des municipalités. Cela est nécessaire et urgent car les municipalités sont prises dans l’étau du développement immobilier pour augmenter leurs revenus.

À cet égard, on ne peut blâmer directement une municipalité comme North Hatley ou les promoteurs : tous agissent selon les règles du jeu actuelles avec la bénédiction des ministères responsables de l’aménagement du territoire. Il en va de même avec les normes et règles de construction et de reconstruction en zone inondable, tout comme pour les exigences imposées aux promoteurs immobiliers.

À la suite des inondations du printemps 2017, le gouvernement Couillard avait fait part de sa volonté de revoir tout cela. Où en est-on aujourd’hui? Le député d’Orford, Gilles Bélanger, qui souhaite que son gouvernement tienne une commission parlementaire sur ce sujet, a une occasion en or de passer à l’action avec le dossier de North Hatley.

Les nouvelles réalités climatiques dictent la prudence et des normes plus sévères. À défaut, nous allons répéter les mêmes erreurs et continuer de payer collectivement lors de catastrophes.


La Tribune, Sherbrooke March 2, 2019
Editorial by Denis Dufresne

Translated by Michael Grayson, with permission of La Tribune

North Hatley’s intention to go ahead with a major building project in a 0 – 20 year flood zone appears surprising and risky in the light of weather events in recent years, including record floods in the spring of 2017 . Moreover, scientists agree that extreme weather events are likely to be the norm for the future.

Mayor Michael Page confirmed to La Tribune that following the lifting of the moratorium imposed by the government in 2017, which prohibited building in flood zones in over 200 Quebec municipalities, North Hatley hopes now to get Quebec’s approval.
It should be remembered that two years ago  the promoter Richard Laliberté announced his intention to build more than 200 residential units in the 0 – 20 year flood zone, where construction is normally forbidden.

MRC Memphremagog had prepared a floodplain management plan (Plan de gestion), but this plan was thwarted by the government’s moratorium. At the time, many citizens and experts had expressed concern over both the size of the project and the flood risks. Catastrophic flooding in a number of municipalities in 2017 cost the Quebec Government several hundred million dollars.

At a public consultation held in April 2017, Blue Massawippi argued that nothing could justify a management plan for the flood zone in the heart of the village. A citizen, Michael Grayson, tried to demonstrate with the support of maps that some data used in the plan were wrong.

Mayor Page argues that the project takes climate change into account and sets severe construction norms. He claims that things have evolved and “that we are no longer in the same place today”.

Maybe so, but the reality of the risks associated with extreme weather events has not changed. The proliferation of droughts, heat waves, forest fires and floods in recent years testifies to a changing climate linked to an increase in Earth’s temperature. In October 2018, Blair Feltmate, Director of the INTACT Centre (Adaptation to Climate Change) at the University of Waterloo, told Radio-Canada that in Canada the main consequence of climate change will be increased flooding.

While we can understand North Hatley justifying this project by its need to increase tax revenue, we must question whether all the risks have been evaluated and if we even have the necessary data to do so.

The Federation of Quebec Municipalities urges the government to start negotiations for a new fiscal pact which would diversify the sources of municipal revenue. This is urgently needed because municipalities are caught in the vice of real estate development to increase their income.

In this respect, we cannot directly blame a municipality like North Hatley or the promoter: each is acting according to the rules of the game as sanctioned by the ministries responsible for regional planning. The same goes for the norms and laws governing building or rebuilding in flood zones, and for the requirements that developers must meet.

Following the spring floods of 2017, the Couillard government expressed its intention to review its rules and policies in this respect. Where are we today? Gilles Bélanger, MNA for Orford, hopes to see the creation of a parliamentary commission on this issue. The case of North Hatley presents him with a golden opportunity to act.

The new realities of climate change require prudence and stricter norms. Otherwise, we will simply repeat the errors of the past and continue to pay out huge sums collectively when catastrophes strike.

Les opinions exprimées sur ce site Web reflètent celles de leurs auteurs. L’espace est offert à titre de service à la communauté et FANHCA et ses administrateurs ne peuvent en aucun cas être tenus responsables des opinions qui y sont émises.

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Situation tragique avec le Foyer Connaught / Tragic Situation with the Connaught Home

(English follows)

Une excellente occasion de redéfinir et d’améliorer le centre de notre beau village a été perdue.

Massawippi Retirement Communities Inc., propriétaire de la propriété Connaught Home, a été informé par le village de North Hatley que le permis de construction délivré pour achever la transformation de ce bâtiment en appartements a été suspendu.

Cette décision fait suite à une plainte déposée par un groupe de résidents de North Hatley auprès du ministère de la Culture et des Communications du Québec. Ce groupe semble d’avis que le bâtiment a une valeur culturelle et qu’il ne devrait donc être modifié d’aucune manière.

L’immeuble Connaught a été modifié pas moins de huit fois depuis sa construction et a donc une valeur patrimoniale très limitée.

Massawippi Retirement Communities a présenté un projet bien structuré, approuvé par le conseil municipal. Le coût total de la préparation des plans, des rapports et, plus précisément, de l’évaluation de l’intégrité du bâtiment Connaught original était supérieur à 120 000 $. Une évaluation complète du bâtiment a été achevée en 2014 et la conclusion de ce rapport a été que la réutilisation du bâtiment d’origine n’était pas réalisable.

Le nouveau projet:

• a respecté le style architectural du bâtiment d’origine;
• aurait amélioré le centre de North Hatley, avec l’ajout de 26 appartements destinés à des personnes autonomes de 60 ans et plus;
• aurait ajouté plus de 60 000 $ en taxes municipales, recettes dont nous avons cruellement besoin;
• aurait augmenté l’activité économique locale, avec l’ajout de plus de 50 habitants au centre du village.

Maintenant, avec la décision du Village, l’avenir de l’immeuble Connaught est pour le moins sombre. Le village de North Hatley a demandé à Massawippi Retirement Communities de présenter une nouvelle demande de permis, mais en vertu de nouvelles mesures qui nécessiteraient essentiellement un retour à la planche à dessin. Ce processus coûterait plus de 50 000 $, ce que Massawippi Retirement Communities n’a tout simplement pas.

Le bâtiment est inoccupé depuis juillet 2017 et le restera dans un avenir prévisible. Le bâtiment continuera à se détériorer et devra éventuellement être démoli. Avec la suspension du projet et d’autres obstacles imposés par le gouvernement / le Village, cette propriété n’a plus aucune valeur économique.

Cette triste situation doit être porté à l’attention de tous les intervenants dans notre communauté, y compris FANHCA, les marchands, les membres élus du Conseil et toutes les autres entités locales.

Peter Provencher
Résident et ami de North Hatley.

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A great opportunity to repurpose and enhance the centre of our beautiful village has been lost.

The Massawippi Retirement Communities Inc. or MRC which owns the Connaught Home Property has been informed by the Village of North Hatley that the construction permit issued to complete the repurposing of this building into apartments has been suspended.

This decision is the result of a complaint by a group of North Hatley residents to the Quebec Ministry of Culture & Communications. This group seems to be of the opinion the building has cultural value and therefore should not be modified in any way.

The Connaught building has been modified no less than 8 times since it was built and therefore has very limited heritage value.

The MRC presented a well structured project that was approved by the Town Council. The total cost to prepare plans, reports and specifically to evaluate the integrity of the original Connaught building was in excess of
$ 120,000. A comprehensive evaluation of the building was completed in 2014 and the conclusion of that report was that any repurposing of the original building was not feasible.

The new project :

  • respected the architectural style of the original building.
  • would have enhanced the center of North Hatley with the addition of 26 apartments destined for autonomous persons 60 years and older.
  • would have added $ 60,000 + in badly needed municipal tax revenue.
  • would have increased local economic activity with the addition of 50 + residents in the center of the Village.

Now with the Town’s decision, the Connaught building’s future looks bleak to say the least. The Town of North Hatley has asked the MRC to re-apply for a new permit but under new measures that would essentially require a return to the drawing board. The cost to undertake this process would be upwards of $50,000 which the MRC simply does not have.

The building has been unoccupied since July 2017 and will remain so for the foreseeable future. The building will continue to deteriorate and will eventually have to be demolished. With the suspension of the project and other barriers imposed by the Government / Town, the property no longer has any economic value.

This sad situation must come to the attention of all stakeholders of our community including the FANH, the merchants, the elected members of Council and any and all other local entities.

Peter Provencher
Resident and Friend of North Hatley.L

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Consultation Magog

Nos remerciements à la Tribune (Sherbrooke) pour sa permission d’afficher cet article

Magog s’outille pour mieux consulter sa population
Jean-François Gagnon, La Tribune 12 février 2019

La directrice de l’École de politique appliquée, Isabelle Lacroix, et la mairesse de Magog, Vicki-May Hamm, ont annoncé que leur organisation respective travailleront ensemble en vue de créer la première politique de participation citoyenne de la Ville de Magog.

La Ville de Magog adoptera une politique pour encadrer ses consultations publiques. Son objectif est de faire en sorte que les aspirations de la population magogoise soient davantage prises en compte quand un nouveau projet est déposé ou qu’une révision des orientations s’effectue relativement à un dossier.

Afin de profiter des meilleurs conseils possible, la Ville de Magog a demandé à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke de l’accompagner dans sa démarche.

« Ça fait longtemps qu’on réfléchit à la meilleure façon de consulter. Et là, avec la loi 22 du gouvernement du Québec, on a de nouvelles balises. C’est une bonne occasion pour se pencher sur cette question », a déclaré la mairesse Vicki-May Hamm lors d’une conférence de presse tenue à l’hôtel de ville lundi matin (11 février).

Il y a quelques années, la Ville avait pourtant déployé des efforts importants afin d’obtenir le pouls de la population concernant sa planification stratégique, un document qui définit la future ville de Magog et trace le chemin pour parvenir aux objectifs fixés. Mais, de toute évidence, plusieurs ont raté l’occasion offerte à l’époque.

Les élus magogois ont également été fortement critiqués après avoir adopté des décisions qu’ils croyaient parfaitement justifiées dans différents dossiers ces dernières années. On n’a qu’à penser au projet Divertigo ainsi qu’à celui de la Place Tourigny.

« Nous nous questionnons sur les façons d’accroître la participation de la population dans la gestion des affaires municipales et de faciliter l’acceptabilité sociale de différents projets. Nous sommes convaincus que, au terme de ce processus, nous entamerons un virage important en matière de démocratie participative à Magog », a déclaré Vicki-May Hamm.
Dans un premier temps, les citoyens intéressés par la démarche de la municipalité sont invités à remplir un sondage en ligne sur le site internet de la Ville de Magog, plus précisément à l’adresse suivante : ville.magog.qc.ca/sondage. Les gens ont jusqu’au 28 février pour remplir le document.

« Pas nouveau »

Professeure et directrice de l’École de politique appliquée, Isabelle Lacroix confie que son équipe est « bien contente » d’épauler la Ville dans sa démarche.

Selon Mme Lacroix, le problème de la participation citoyenne lors des consultations publiques n’est pas nouveau. Il remonterait plus précisément aux années 1970. « On peut avoir beaucoup d’attente en ce qui concerne cet enjeu, mais ce n’est pas magique. Les citoyens n’ont jamais été autant consultés. Malgré ça, le retour pour insatisfaction de leur part est plus grand que jamais », souligne-t-elle d’ailleurs.

La directrice de l’École de politique appliquée laisse néanmoins entendre qu’il est primordial de recueillir l’opinion de la population à différents moments entre deux élections. « Si on ne donne pas un canal aux gens pour s’exprimer, ils vont en trouver un », lance-t-elle.

Translation by Michael Grayson, not reviewed by La Tribune

Magog goes to work to better consult its population

The Director of l’École de politique appliquée (School of Applied Policy) at l’Université de Sherbrooke, Isabelle Lacroix, and the Mayor of Magog, Vicki-May Hamm have announced that their organizations will work together to create for a first time a policy for public participation in the affairs of the Town of Magog.

The Town of Magog aims to adopt a policy to implement public consultation. Its goal is to ensure that the aspirations of Magog’s population are better taken into account when a new project or a revision to guidelines is proposed.

In order to receive the best possible advice, the Town has asked the School of Applied Policy to help it in this initiative.

” We’ve been thinking about the best way to consult the population for a long time. Now, with the Quebec Government’s Bill 22, we have new options. It’s a good opportunity to address this issue. ” said Mayor Vicki-May Hamm at a press conference at City Hall on Monday morning (February 11).

A few years ago, the City made significant efforts to get feedback from the population regarding its strategic planning, as set out in a document defining the future of Magog and paving the way to achieve its proposed objectives. But it was apparent that many missed the opportunity offered at that time.

Magog’s elected officials have come under strong criticism in recent years, for adopting decisions which they thought to be perfectly justified in different dossiers. One only needs to think of the Divertigo project or that of Place Tourigny.

“We question ourselves about ways to increase public participation in the management of municipal affairs and to facilitate the social acceptability of different projects. We are convinced that at the end of this process, we will have created a major shift in participatory democracy in Magog.” said Vicki-May Hamm.

As a first step, citizens interested in this municipal initiative are invited to complete an on-line survey on the website of the Town of Magog, more specifically at the following address: ville.magog.qc.ca/sondage. People have until February 28 to complete this document.

” This is not new ”

Isabelle Lacroix, Professor and Director of the School of Applied Policy, confides that her team is “very happy” to support the Town in its approach.

According to Professor Lacroix, the issue of citizen participation in public consultations is not new. It dates back to the 1970’s. “We can have a lot of expectations with regard to this matter, but there is no magic formula. Citizens have never been consulted so much. Nonetheless, the level of public dissatisfaction is greater than ever. “

Professor Lacroix nevertheless emphasizes that is essential to invite the opinion of the population at different times between elections. “If we do not give people a channel to express themselves, they will find other ways ” she says.

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la voix du village the voice of the village