Lettre de M. Michael Grayson

Peut-on encore croire à la démocratie à North Hatley ?

Lundi le 4 mai, c’est encore une fois avec un grand sens de frustration et l’impression d’avoir perdu mon temps que je sortais de la réunion du Conseil municipal. Beaucoup des citoyens qui étaient venus en grand nombre pour exprimer leur opposition aux changements proposés à la politique de stationnement municipal (suppression des frais de stationnement et abolition du poste de préposé au stationnement) partageaient mes sentiments.

Les revenus bruts du stationnement montaient à environ 40 000 $ par année, avec un profit net d’au moins 20 000 $. Les contribuables demandèrent les raisons justifiant l’abandon de ce revenu. La seule réponse proposée est que cette mesure apporterait des profits supplémentaires aux commerçants. Toutefois, les commerçants n’auront rien à débourser pour ce manque à gagner.  Ce sont les résidents, déjà surtaxés, qui subiront les contrecoups de cette nouvelle mesure. Pourtant un tarif de 1.00$ de l’heure avec un maximum de 5.00$ par jour n’est certainement pas excessif pour jouir des merveilles de notre beau village. Pour leur part, les contribuables paient entre 10 $ et 40 $ par jour,à longueur d’année,rien que pour le privilège de vivre ici.

De plus, la perte du préposé au stationnement, qui patrouillait les rues du village veillant au respect des règlements, risque fort de nous ramener aux conditions chaotiques du  passé. Le maire, en réponse aux citoyens qui s’inquiètent à l’idée de stationnement illégal, répond : ‘’Appelez la SQ … la ville  paie pour leur service’’ !

Bien que cet évènement ne soit pas, en tant que tel, d’une importance majeure, il représente un autre exemple évident d’un problème récurrent. Ce que cette longue, et par moment très frustrantepériode de questionsrévèle est que les citoyens n’ont aucun rôle à jouer dans les décisions prises par le Conseil, qu’elles soient d’ordre majeur ou mineur. Les décisions sont prises et les motions adoptées une semaine avant la réunion du Conseil lors d’une session de travail à huis-clos. Les réunions publiques mensuelles n’ont d’autre utilité que d’informer le publique des décisions prises par le Conseil et au meilleur de ma connaissance, les protestations du public, au cours des dernières décennies, n’ont jamais réussi à renverser une décision ou même à en retarder la réalisation. Quand poussés un peu plus loin dans leur retranchement, les conseillers répondent tout simplement que nous les avons élus pour prendre des décisions en notre nom. Ce type de réponse tourne en farce le processus démocratique pour plusieurs raisons :

  • Nombre de changements importants n’étaient même pas envisagés au moment des élections.
  • Plusieurs candidats, en l’absence de forumspublics les forçant à s’exprimer, n’ont jamais fait connaître leur opinion sur les sujets importants.
  • Beaucoup de citoyens ont voté pour d’autres candidats qui n’ont pas été élus.
  • Le Conseil n’a jamais montré d’intérêt pour l’idée d’une véritableconsultation publique. Or, il existe des moyens efficaces de faire participer les citoyens dans la planification pouvant mener à des situations gagnantes pour tout le monde, surtout avec les expertises que possèdent plusieurs citoyens de notre communauté.
  • Bon nombre de contribuables (résidents d’été principalement) n’ont pas le droit de vote. Il faut trouver des moyens de les inclure dans les débats de fond.
  • La perception et l’opinion des gens peuvent changer entre les élections, et ce, surtout s’ils sont informés adéquatement.

Mais revenons au sujet discuté plus haut : le stationnement municipala cette particularité qu’il longe deux côtés du site de 3½ acres où un développement de haute densité est planifié, au cœur du village.Un des deuxconseillers qui se sont opposés à la nouvelle politique de stationnement craint que la municipalité ouvre la voie à un stationnement gratuit pour le promoteur, si l’espace qu’il devra allouer au stationnement sur son terrain s’avère insuffisant pour les différents besoins en stationnement générés par son projet.

Indépendamment des motifs, c’est la façon dont le changement de politique a été mené que je trouve très inquiétante. Cette façon d’agir est tout à fait typique de la manière dont le maire et son conseil traitent les citoyens,  avec dédain, et montrant clairement qu’ils ne sont pas intéressés à discuter de sujets qui, pourtant, pourraient faire peser de lourdes menaces sur le bien-être de la communauté.

Est-ce que les nouvelles politiques et les nouveaux règlements concernant le projet de développement de 3½ acres seront adoptés de manière aussi cavalière ? Est-ce que la seule alternative laissée aux citoyens sera de poursuivre en justice ses élus ? La ville utilise l’argent des contribuables pour se procurer les services d’un nouveau conseiller juridique mandaté pour examiner ‘’les questions juridiques touchant le centre du village, incluant le plan de gestion de la zone inondable, le programme particulier d’urbanisme (PPU), la règlementation et tout projet de construction à venir’’.Je pourrais ajouter ici, avec un certain cynisme, que le Conseil cherche peut-être tout simplement à minimiser les moyens que pourraient utiliser les citoyens pour opposer ce projet majeur. En d’autres mots, nous payons pour « qu’on nous la boucle » !

C’est remarquable de voir les dollars dépensés par une municipalité à court d’argent, pour différentes études liées à ce projet immobilier, et ce malgré le fait qu’on nous a assuré à plusieurs reprises que le promoteur défraierait lui-même tous les coûts que son projet pourrait engendrer.

Michael Grayson, eng.

Citoyen inquiet et membre d’Action North Hatley

Mai 2015

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